Au magazine, on est fan de mythologie… enfin, surtout lorsqu’il s’agit d’invoquer, ou plutôt d’évoquer le Centaure (cf. Côt&Pêche N°52) et son “assembleur” qui fait de ces semi-rigides, des bateaux pour des pêcheurs en quête de sensations, certes plus mythiques que mythologiques !
Aujourd’hui, nous mettons un coup de projecteur sur le plus grand de la gamme : le Centaure 7.50. Si ce modèle existe depuis longtemps, il a bénéficié récemment d’une cure de jouvence avec des améliorations notables renforçant son confort, sa robustesse et la sécurisation à son bord. Mais pas que… Jugez plutôt “la bête” !
De nombreux passionnés ont déjà vu ou entendu parler de Centaure, la marque qui fait désormais légende auprès des adeptes de la pêche récréative active, pour ne pas dire “sportive”. Faut-il pourtant rappeler qu’à l’origine, ses bateaux fabriqués par Stingray Marine – installé au Cap en Afrique du Sud – servent principalement pour un usage militaire où la fiabilité est de rigueur. Lorsque le chantier Concept Nautique a racheté la marque Centaure en 2010 pour en devenir l’importateur exclusif sur le marché français, son dirigeant Stevenn Kerloc’h a immédiatement appréhendé le potentiel de ces embarcations pour des activités plus… récréatives ! “Nous vendons une quarantaine de bateaux Centaure par an sur tout le marché français. Nous travaillons étroitement avec notre fabriquant sud-africain pour la production de nouveaux modèles et de nouveaux accessoires afin de répondre aux attentes du marché de la pêche de loisirs”. Installé à Pont-l’Abbé dans le Finistère Sud, son entreprise est en effet spécialisée dans l’entretien et la réparation, mais aussi dans l’aménagement et l’équipement de bateaux typés pêche..

COMME SUR UN RAIL
Comme l’ensemble des huit modèles composant la gamme, le Centaure 7.50 est réputé pour sa robustesse associée à la qualité de sa fabrication “artisanale” et des matériaux utilisés.
Outre sa taille généreuse (voir encadré), ce bateau-ci présente la particularité de reposer sur des flotteurs surdimensionnés de 58 cm de diamètre (contre 55 pour une taille XL), en tissu hypalon/néoprène renforcé en 1670 decitex fourni par Orca, le spécialiste et leader du marché. “Nous avons également opté pour une finition en carbone sur la totalité du flotteur, qui renforce la résistance aux rayures et assure la longévité de la structure”, précise Stevenn Kerloc’h.
Le diamètre de ces flotteurs joue sur la profondeur et donc la sécurité à bord, tant pour la circulation que pour les actions de pêche, même sur une mer formée. Une sécurité et un confort garantis également par la carène en V profond très caractéristique, promesse d’une navigation souple et stable dans tous les temps. Une bande molle en inox permet par ailleurs de protéger la carène sur toute sa longueur. “On est sur une catégorie de bateau vraiment conçu pour la navigation hauturière au-delà de 6 milles. On peut dire que ce 7.50 est un rail sur l’eau”, conclut Stevenn, sans hésitation ! Un rail qui permet d’ailleurs de “maintenir des vitesses de croisière élevées de 20 à 35 nœuds”.
À FLEUR DE PONT
Sur le pont contre-moulé pourvu d’un revêtement anti-dérapant, deux viviers sont parfaitement intégrés de part et d’autre du bateau. “Ces deux coffres étanches sont accessibles par une trappe en polyester, beaucoup plus solide que la version plastique précédente, et dotée d’une fermeture en inox”, précise Stevenn Kerloc’h. Une grande amélioration a été apportée par ces trappes désormais à fleur de pont qui, sans aucun risque de s’y heurter les pieds, permettent une libre circulation sur un espace parfaitement plane.
À l’avant, le vivier de série d’une capacité d’environ 120 litres se remplit, soit par gravité, soit grâce à une pompe de ballaste électrique. Quant au vivier arrière d’environ 80 litres, sa pompe d’oxygénation assure le maintien des petits poissons types lançons pour une pêche aux vifs optimale !
UNE CONSOLE BIEN ENCASTRÉE
En parfaite harmonie avec le style sobre et élégant du bateau, la console peinte en couleur “gris militaire mat” (rappelant celle de la carène, du pont et de ses accessoires) est, dans le cas présent, désaxée à tribord afin de satisfaire le souhait du client d’un très grand passage à bâbord. Mais elle peut tout autant être centrée, laissant une place suffisante pour circuler aisément de chaque côté.
Outre son esthétisme, cette console XRM001, que Concept Nautique vient de concevoir, présente une nouveauté majeure : l’encastrement du matériel électronique. Fini l’écran encombrant posé sur le tableau de bord, il est désormais totalement intégré ! Et autant dire que celui du Hélix 15G4N Chirp, le combiné Humminbird choisi pour équiper ce bateau, est particulièrement imposant ! “Au vu de sa taille de 44,8 cm par 27 cm, cette nouvelle solution d’encastrement évite de monter et démonter l’écran”, explique Stevenn.
L’ergonomie de cette console permet bien sûr d’y installer d’autres instruments tels que la VHF Navicom RT750 AIS, et un système audio de marque Fusion. Les deux haut-parleurs sont encastrés dans un emplacement dédié en-dessous du volant. “Et sur le devant de cette console, nous avons également encastré un Hélix 9 G4N pour permettre au pêcheur posté à la proue, d’avoir une visibilité de la cartographie et du sondeur”.
TRÈS À CHEVAL SUR LES SIÈGES !
Ce Centaure 7.50 propose des assises peu habituelles avec ses sièges Jockey. Les deux modèles Biscaya constituent l’un des fleurons de la marque suédoise Ullman, le leader mondial des sièges suspendus. “Ce fabricant a mené une étude pointue sur les impacts encaissés par le corps lors d’une navigation à grande vitesse, et a conçu un “système semi-actif d’absorption progressive des chocs” pour les amortir au maximum, avec une atténuation de 76 % selon le fabricant. C’est une solution que l’on propose de plus en plus régulièrement à nos clients”, s’enthousiasme Stevenn Kerloc’h.
Derrière ces deux assises Ullman, deux autres sièges Jockey plus “classiques”, fabriqués par Stingray Marine, font désormais partie des nouveaux accessoires proposés de série par la marque Centaure. “Nous avons pris soin d’améliorer le système de fermeture sous ces sièges pour que les coffres soient parfaitement étanches et plus qualitatifs avec des verrous en inox qui remplacent le laiton”, précise Stevenn.
Au total, quatre places assises sont disponibles derrière la console, auxquelles s’ajoute la banquette fixe arrière d’1,40m de large, avec son dossier rabattable donnant accès à un vaste coffre de rangement dans lequel est entreposé le radeau de survie, obligatoire pour la navigation hauturière. De la même façon, la double assise intégrée à l’avant de la console recouvre hermétiquement un autre coffre appréciable pour le rangement à bord.
ARCEAU ET AUTRES ÉQUIPEMENTS
Un robuste arceau, réhaussé de 50 cm, encadre l’arrière du bateau et permet d’y fixer à la fois les feux de navigation, l’antenne VHF et le radar Humminbird relié au combiné sondeur/GPS qui se trouve sur la console. Cet arceau est évidemment idéal pour y greffer les six supports de cannes fabriqués par Inox du Bocage, les quatre autres supports étant installés sur la console pour compléter le dispositif de pêche.
L’incontournable moteur électrique vient trouver sa place à l’étrave du bateau sur un support en inox spécialement conçu à cet effet. Le modèle Riptide Terrova de chez Minn Kota fait parler de lui pour son silence (!) et sa précision. Ce petit bijou de technologie offre une commande à distance qui apporte un confort d’utilisation supplémentaire. “Ce moteur est alimenté par un parc batteries lithium qui se trouve dans la console avec un chargeur intégré au tableau qu’il suffit de brancher sur secteur au port pour recharger les batteries”.
D’autres équipements viennent compléter l’aménagement, comme la pompe de lavage sous pression à eau de mer pour nettoyer directement son poisson ; une pompe de gonflage électrique intégrée dans la console surtout très utile pour jouer avec les flotteurs lors du transport (voir plus loin) ; une échelle de bain en inox, des porte-gobelets qui servent aussi de vide-poches très pratiques ; ou bien encore un support de téléphone Scanstrut et une prise de chargeur USB étanche…
MOTEUR, ÇA TOURNE !
Le moteur choisi par Concept Nautique est un Mercury 350 Verado L6 de 350 CV, équipé d’une hélice Enertia Eco de 18X16 en 3 pales, et monté sur une chaise de débord en aluminium. “Cette chaise réalisée par Bob Machine est adaptable pour tous les modèles de moteurs”, tient à préciser Stevenn qui, par ailleurs, en explique les multiples avantages : “Dans le cas présent, ce débord de 25 cm permet de reculer la banquette quasiment contre le tableau arrière et de gagner un maximum de place. Mais l’autre intérêt majeur est que l’hélice ainsi décalée tourne dans une eau plus propre et moins perturbée par la carène, tout comme les sondes arrière qui fonctionnent mieux, même à une vitesse élevée”.
Le boîtier de commande est équipé du système Activ’Trim qui gère, selon différents paramètres, la position de ce moteur en navigation. La direction électro-assistée apporte aussi un confort majeur pour la navigation hauturière. Enfin, ce modèle de moteur offre un avantage : l’absence de taxes qui, pour d’autres moteurs s’élèvent à environ 1 000 € par an. Une économie non négligeable qui permet d’investir dans du matériel de pêche…
REMORQUE ET OPÉRATION DÉGONFLAGE
Selon la réglementation, pour pouvoir transporter un bateau sur la route avec une automobile, la remorque ne doit pas dépasser 12 m de longueur et 2,55 m de largeur. Des contraintes que respecte le modèle approprié à ce Centaure 7.50, la RIB Marine 2 500 kg de la marque Vanclaes avec ses dimensions de 8,50 m x 2,30 m. Mais les 50 cm manquants pour accueillir l’embarcation de 2,80 m ne vous auront sans doute pas échappé. Rien de plus simple pourtant, c’est presque un jeu d’enfant grâce à sa pompe intégrée : une fois l’embarcation posée sur la remorque, il suffit d’en dégonfler les flotteurs pour les coller à la coque selon le principe d’aspiration sous vide. En mode regonflage, 5 minutes suffisent pour redonner aux flotteurs toute leur rondeur !
Quant à la remorque à proprement parler, son fabricant Vanclaes met un point d’honneur à utiliser de l’acier inoxydable pour garantir une protection optimale contre la corrosion et la rouille, en plus d’être 25 % plus léger que l’acier galvanisé. Le fabricant propose également un système unique de rouleaux Gyro qui épousent automatiquement la forme de la coque. Ces rouleaux, entièrement inclinables, tournent sans effort et centrent ainsi complètement le bateau pendant tout le processus de mise à l’eau et de chargement. Ils servent aussi à amortir les chocs durant le transport routier.
Spécialisé dans le montage haut de gamme, Concept Nautique n’a pas lésiné sur des installations innovantes et des équipements de pointe pour satisfaire les attentes de son client. Un pêcheur plus passionné que chevronné, dont le niveau d’exigence intègre surtout les critères de confort, de sécurité, de robustesse et d’espace.
Ce Centaure 7.50 est donc un petit bijou pour lequel il faut débourser aux alentours de 120 000 € tout équipé et remorque incluse. Autant dire qu’il vous faudra être très sage pour en faire votre demande au Père-Noël !
LE CENTAURE 7.50 EN CHIFFRES
- Dimension totale : 7,50 m x 2,80 m.
- Dimension intérieure : 6 m x 1,82 m.
- Diamètre des flotteurs : 58 cm.
- Poids de la coque nue : 650 kg.
- Poids total du bateau monté : 2 000 kg.
- Puissance moteur : 350 CV (puissance max : 400 CV).
- Vitesse de pointe : 50 nœuds.
- Réservoir : 1 x 220 litres avec possibilité de doubler la capacité.