Depuis des années, j’ai le plaisir de vous présenter les différentes technologies Furuno pour mieux comprendre et interpréter le monde du silence. Je suis heureux pendant cette session de pêche au bar, en compagnie de Christian & Kalou, de montrer l’usage de la mise à jour V2 sur les TZTouch 3 qui s’utilise désormais comme un smartphone.
Nous nous retrouvons un matin, au port de plaisance de Tréguier, pour une session de pêche au bar sur le mythique spot de pêche de l’archipel de Bréhat-Paimpol. C’est l’occasion pour moi de présenter mon nouveau bateau à l’équipe de Côt&Pêche, le Black Pearl II. C’est un Targa 27.1 du chantier Finlandais Botnia Marin qui construit ces bateaux prémium et qui sont importés par la SNIP Yachting en France. Ce Targa est une version pro, cabine courte pour plus de place en extérieur, optimisée pour la pêche et walkaround. Le confort et la finition des Targa ne sont plus à prouver grâce à leurs qualités de fabrication et de carène notamment. Il est propulsé par un puissant moteur Volvo D6 qui lui donne le caractère sportif de “4×4 des mers”.
Le Black Pearl II est équipé en électronique Furuno-MaxSea avec les dernières technologies développées par le groupe : radar, sondeur, combiné,… Vous trouvez (page suivante) le synoptique du bateau pour vous permettre de mieux comprendre le réseau Nmea 2000, le réseau éthernet, le réseau sondes et tous les autres périphériques. Tout est géré par la TZTouch 3 qui est un combiné 19’’ élégant, avec une dalle de verre traitée pour voir parfaitement, sous tout angle et toute luminosité, en haute définition. Son gros quadricœur lui donne une puissance fluide et ultra rapide.
L’arborescence de l’installation montre que l’on peut faire évoluer son système selon ses besoins :
> pour la sécurité en navigation avec un radar ;
> pour la pêche avec une black box Dff3D : un sondeur multifaisceaux 120 degrés qui vous autorise de faire de la bathymétrie pro, vue 3D et 2D, scan et maintenant le PBG qui vous permet de réaliser votre propre bathymétrie sur le double de votre profondeur d’eau (exemple : sur 50 mètres de fond, vous cartographiez sur 100 mètres de large) ;
> pour plus de précision et stabilisation aux différents appareils, j’ai rajouté à mon réseau un compas satellitaire SCX20.
Départ en mer
Nous attaquons notre partie de pêche avec une météo qui s’améliore enfin ! Sympa car cela faisait 5 jours que la tempête nous faisait reculer la date – des “retrouvailles”, cf. Côt&Pêche N°32 –, et nous arrivons dans des grands coefficients de 110, ce qui rend la pêche plus technique et plus difficile. Nous voilà en route pour trouver le poisson roi de Bretagne : le bar. En cette saison, les bars reviennent de fraie et arrivent sur les bords de côte durant le mois d’avril-mai.
En route pour les 7 îles – réserve ornithologique – et pour plus de confort à bord, nous mettons en fonction le pilote automatique couplé au radar pour la surveillance durant notre navigation. Ce qui nous permet d’observer plus sereinement les cartes afin de trouver, sur les hauts fonds extérieurs, ces sacrés bars dans 5 à 25 mètres d’eau, ce qui nous auorisera de les relâcher dans les meilleures conditions.
Je remarque que l’eau a pris 2 degrés en 10 jours en passant de 10 à 12°C. C’est plutôt une bonne nouvelle !
Nous naviguons à 25 nœuds tout en buvant un café au chaud dans la spacieuse timonerie à l’abri des seulement 4 °C qu’indique notre thermomètre extérieur. C’est sûr que cela change du semi-rigide… Kalou prépare soignesement les cannes et autres leurres pour une pêche qui se fera aujourd’hui à la volée, en traction et à gratter, aux leurres souples principalement. Suivant la force des courants et de la profondeur prospectée, nous utiliserons du 20 à 45 gr. et nous ciblerons les spots de 5 à 25 mètres.
Grâce à la bathymétrie et la colorimétrie, je sélectionne et visualise mieux les zones à prospecter. En effet, en prospection, je travaille à 8 nœuds avec 4 fenêtres : 1. sondeur multifaisceaux 3D historique – 2. une coupe transversale – 3. une carte et création bathymétrie – 4. un sondeur chirp 2D.
Pendant ces phases d’approche, en même temps que les fonds s’enregistrent et que nous visualisons assez facilement les différentes détections vis-à-vis du fond, nous enregistrons différents waypoints pour pouvoir revenir les pêcher par la suite. Fort de ces informations, nous trouvons une première solution derrière une grosse tête de roche où le courant crée une belle veine de courant perceptible jusqu’à la surface. Avec 110 de coefficient, le courant est violent et les dérives sont très rapides ; il sera certainement difficile d’aller rechercher la poche de poissons visiblement calés derrière la roche à 40 mètres sur le tribord. Nous débutons par des leurres souples de types eel, imitation de lançons (dos vert ventre blanc) comme le Crazy Eel, Nitro slim shad, X-layer… et nous entamons par différentes techniques de pêche.
L’intérêt d’un compass satellitaire sur votre bateau
Pour améliorer la précision : de vos données GPS, de bathymétrique, de votre sondeur, du radar, du pilote automatique. Le compas satellitaire calcule plus rapidement grâce, notamment, à ses 4 antennes GPS qui travaillent entre elles dans tous les sens en 200 millisecondes pour le roulis, tangage, pilonnage et il transmet ses informations à la TZTouch 3 via le réseau Nmea 2000. Cela permet, par exemple, de corriger : la houle sur votre sondeur et de mieux voir les poissons sur le fond ; de faire de la bathymétrie pro suivant les conditions de mer ; de donner de la précision au pilote automatique ; de corriger le roulis sur la vue des faisceaux larges du sondeur ou radar.
Des débuts poussifs mais il faut persévérer
Génial ! Ça mord, mais les densités ne sont pas énormes et bien que la mer s’amortisse, les conditions ne sont pas optimales avec un tel jus. Nous enchaînons les spots et continuons à faire de la prospection jusqu’aux Héaux de Bréhat où les densités de poissons sont plus importantes. Avec une météo qui devient de plus en plus clémente et agréable, nous ciblons plutôt les fins et débuts de marée pour ne pas avoir trop de courant et pouvoir suivre les poissons.
En naviguant, grâce à la fonction “chasse d’oiseaux” sur le radar DRS4-NXT, je vois une très belle détection à plusieurs miles sur le haut fond de la Horaine. Ce sont visiblement des Fous de Bassans qui plongent, se nourrissant des boules de poissons fourrage probablement poussées par les bars juste en dessous. Super ! Nous rangeons rapidement notre matériel et rejoignons ce point hâtivement. Au fur et à mesure de notre approche, nous découvrons effectivement une belle chasse d’oiseaux annonçant incontestablement une grosse présence de bars. Dès notre première dérive, nous trouvons une jolie matte de poissons juste derrière le premier pic de roche, où nous enchaînerons les prises de plus en plus grosses. Kalou a opté pour des grammages plus importants pour tenter d’atteindre de plus gros spécimens. Pour ma part, je choisis un montage plus fin (tresse en 12/100e, bas de ligne 26/100e et 25 grammes) afin de bien pénétrer le courant et donner le moins de résistance possible face à celui-ci. Nous remarquons très vite que les poissons sont sensibles aux vibrations, donc nous utilisons plutôt des souples de type shad et aux couleurs vertes. Le combo étant désormais identifié, nous enchaînerons de beaux poissons bien marqués au sondeur de technologie “Chirp” par de gros arcs parfaitement dissimulés derrière la roche. Le plus important étant de surtout bien placer le bateau dans la dérive pour lancer en perpendiculaire du bateau ¾ aval et faire nager le leurre sur le poste. Grâce à la nouvelle fonction drift-it, je sélectionne notre waypoint et la TZT 3 me calcule automatiquement mon point de départ de la seconde dérive. Quelle fonctionnalité magique ! Après seulement quelques mètres de dérive, la machine nous calcule et nous place un point de départ sur la cartographie, nous faisant parfaitement passer sur notre waypoint lors de notre prochaine dérive, le tout en fonction du vent et du courant présents. Nous pouvons ainsi appréhender la distance vis-à-vis des poissons et lancer au bon moment malgré les contraintes de dérive très rapide où nous n’avons que 1 à 2 lancers sur le spot…
La journée se terminera en apothéose par de jolis poissons ; nous aurons même le plaisir d’enchaîner de nombreux doublés dont de très beaux “lunkers”. C’est vraiment cool et nous immortaliserons par quelques jolies photos ce très bon moment de pêche entre amis.
Afin de mieux préserver les spots, nous ne ferons que 5 à 6 dérives et relâcherons les poissons de la manière la plus délicate possible. Nous ne prélèverons ce jour-là qu’un seul bar qui avait engamé profondément et qui, au ferrage, a eu une ouïe coupée. Il sera la continuité de notre journée à travers un bon repas le soir même.
Je me permets de rappeler aux marins qui naviguent et pêchent les océans de respecter notre milieu marin et sa faune sauvage, par un prélèvement raisonné, responsable et en pratiquant notamment le catch&release pour une pêche sportive durable ◆
Matériel de pêche préconisé
À bord du Black Pearl II : pour le bar, j‘utilise les cannes Smith Dragonbait Seabass, Koz Expedition, AMJ et quelques autres pépites Japonaises. Pour le thon : gamme Koz Expedition, Amouro, Tokara. Kalou pêche avec des cannes Illex : gamme Artist & Pepper.
Pour le bar, nous privilégions des cannes longues pour le lancer de 2m30 à 2m50 et d’une puissance pour la volée légère de 5-25 gr. Pour la volée lourde : 15-70 gr., pour la traction : 20-80 gr. Pour la verticale, nous utilisons des cannes plus courtes, 1m80 à 2m10, avec différentes plages de puissance de light à heavy.
Pour les leurres, vous voyez des exemples de nos boîtes avec les leurres du marché qui prennent du bar. Mon top 5, top water : Bonnie 95, Under the bird 120, Asturie 110, A-Pen 90 et Sammy 110. Mon top 5, leurres durs : Jerk spinners 130, Flashminnow 110, D-contact 110 & 85 et Tide minnow 140. Mon top 5, leurres souples : Crazy eels 120 , X-layer 4.5, Nitro slim shad 180, Nitro shad 90, Shad impact 4.5. Mes basiques en couleurs : blanc, vert, bleu et pour les noms commerciaux en exemple : green sprat, ayu, sardine… Le principal étant de présenter au mieux le leurre avec une nage adaptée.
En taille des moulinets pour les cannes light : des tailles 3 000, avec une tresse de 0,6 à 1 PE de bonne facture, type Sunline ADV, suivi d’un fluorocarbone en 26 à 31/100e Siglon et tête plombée BKK. Pour les cannes plus “musclées” : moulinets en taille 4 000, avec des tresses de 1,2 à 2 PE et un fluorocarbone de 33 à 40/100e.
Les indispensables : une bonne épuisette avec mailles caoutchouc, pinces, lunette polarisante & casquette.
Christophe Botherel : moniteur-guide de pêche diplômé d’état en Manche (Archipel de Brehat-Paimpol, Jersey, Guernesey). Pêche sportive du bar, lieu, pagre, thon rouge. Domaine de Keŕnanouet – 22800 Saint Gildas. Tél : +33 (0)6 81 49 22 10. www.facebook.com/christophe.botherel
Les grandes nouveautés dans les fonctionnalités de la V2
Réalisées par la société MaxSea sur le soft Time Zéro qui gère la TZT3, qui s’utilise comme un smartphone pendant votre partie de pêche, les deux principales nouveautés sont :
> le Générateur de Bathymétrie Personnelle (PBG) pour créer votre propre cartographie des fonds marins, de vos spots, grâce à la rapidité du sondeur DFF3D en 50 points seconde et vue large ;
> les fonctionnalités : Drift It – Fish It, compensation de houle, les applis TZ First Mate, compatibilité Time Zéro Écosystème (ex : météo), avec de nombreux raccourcis et onglets pour plus de simplicité…