Faciliter la pêche des calamars du bord

You are currently viewing Faciliter la pêche des calamars du bord
Pêche facile du calamar du bord

La pêche du calamar du bord est une pêche pleine de subtilités. Elle demeure malgré tout à la portée de tous, des pêcheurs occasionnels aux spécialistes. Même sans connaissance approfondie de la pêche des calamars, et même sans matériel japonais très haut de gamme, il est possible de se faire plaisir au bord de l’eau durant la période hivernale.

 La réussite d’une session se joue parfois sur la technique, la taille ou la couleur du leurre employé. Mais outre la technique, cette réussite est bien souvent le fruit d’une somme de détails qui peut permettre de pêcher plus efficacement les céphalopodes.

Voici une liste (non exhaustive) d’éléments simples à appli­quer pour maximiser vos chances de succès et progresser simplement dans la pêche des calamars du bord.

Pêche facile du calamar du bord

L’APPROCHE DES POSTES

Lorsqu’on pêche du bord, la façon de pêcher ou de prospecter la zone est souvent déterminante. Plus on acquiert de connaissances sur le poste, plus il est aisé de s’adapter et de trouver ce qui fera mordre les calamars et dans quelle couche d’eau.

> Les atouts du sondeur, avec le Deeper par exemple

On le sait, lorsqu’on pêche le calamar du bord, l’un des points importants pour réussir est de faire évoluer son leurre à la bonne profondeur avec un leurre à la coulée bien planante. Pour  adapter la turlutte au poste qu’on pêche, l’idéal est de sonder la zone ou même de la cartographier ! Il existe aujourd’hui des sondeurs lançables, comme la référence Deeper. Il détermine la profondeur pour ajuster la masse et la densité de votre turlutte, mais aussi, avec la dernière version Chirp, d’identifier la nature du substrat : vase, tapis d’herbiers, roches, sable… On peut même utiliser cette information pour adapter la couleur de la turlutte et jouer entre le contraste du leurre et la couleur du fond pour augmenter l’attractivité et la visibilité du leurre.

Ces sondeurs peuvent aussi faciliter l’analyse du relief et éventuellement la tenue de proies qui attireront irrémédiablement les prédateurs que sont les calamars.

Enfin, connaître la nature du fond à l’avance permet d’éviter un certain nombre d’accrochages et, sur des postes que vous connaissez déjà, cela peut aider à la compréhension des touches.

> Pêcher à plusieurs

La pêche du calamar occupe les longues soirées d’hiver. Pour maximiser vos chances de captures, l’idéal est de pêcher en groupe et ce pour de nombreuses raisons. En effet, cela offre la possibilité de varier les approches, le type de leurre, la couleur de la turlutte, la profondeur d’évolution des céphalopodes… pour ainsi dégager plus rapidement le type de leurre qui fonctionne. Lors du passage d’un banc de calamars, ce mode de pêche autorise de multiplier les prises facilement, alors que seul, lors des combats, on perd toujours de précieuses secondes…

Le calamar est, de plus, une prise que l’on peut conserver. En effet, il s’agit d’une espèce qui reste commune, délicieuse dans l’assiette et bien moins vulnérable que de nombreuses espèces de poissons. En pêchant à plusieurs, il vous sera plus facile de prendre rapidement assez de calamars pour un repas digne de ce nom. Nous vous invitons cependant à ne jamais prélever plus que de raison…

Enfin, si les calamars ne sont pas réceptifs ce soir-là, vous pouvez toujours passer un agréable moment en sécurité au bord de l’eau, ce qui n’est jamais déplaisant !

Pêche facile du calamar du bord

> Surveiller la météo

Pour une session réussie, rien de tel que de bonnes conditions météorologiques. De nuit et par temps froid, on prendra soin d’éviter les nuits venteuses. Même si les calamars peuvent être présents, la pêche sera rendue fastidieuse et inconfortable par la présence d’un vent trop fort . Il en va de même pour la pluie. Éviter aussi les lendemains ou surlendemains de forts épisodes pluvieux. Si une rumeur persistante consiste à dire que les calamars n’aiment pas l’eau douce (j’ai pu souvent vérifier le contraire), ce sont surtout là encore les conditions de pêche et la capacité à faire évoluer un leurre correctement qui sont en fait réellement impactées. Les eaux sont troubles, rendant difficile le repérage des céphalopodes. Ces derniers chassant à vue, ils percevront moins bien votre leurre. Enfin, les fortes pluies génèrent souvent leur lot de débris charriés et, restant en suspension, cela rend rapidement inopérante votre turlutte, qui aura du mal à slalomer entre tous ces nouveaux obstacles.

LES ACCESSOIRES

Il existe une multitude d’accessoires pour “agrémenter” sa pêche du calamar. Outre l’usage de cannes et de leurres adaptés, on néglige souvent les à-côtés qui permettent pourtant d’augmenter significativement le nombre de captures sur une saison. La pêche du calamar du bord est particulière à plusieurs titres. Elle se pratique couramment de nuit, moment pendant lequel ces céphalopodes se rapprochent pour chasser. Cette pratique a souvent lieu l’hiver lorsqu’il fait froid. Enfin, les céphalopodes sont, à bien des égards, des prises bien différentes des poissons, auxquelles il faut s’adapter.

> La lampe UV

Ce petit accessoire reste encore relativement méconnu des pêcheurs de céphalopodes. Il est souvent utilisé pour révéler la réaction aux rayons UV de certains coloris, ou la phospho-rescence, d’un leurre. C’est surtout vrai pour la pêche des calamars qui sont sensibles aux UV et très réactifs aux leurres visibles dans l’obscurité via la phosphorescence. C’est sur ce dernier point que la lampe UV est efficace. En effet, de nombreux “squid jig” ou turluttes ont des parties (yeux, lest, partie caudale, etc) ou coloris qui sont phosphorescents. Lorsqu’on les sollicite via une lumière, ils réagissent en diffusant à leur tour de la lumière. Par abus de langage, on parle de “charger” le leurre phosphorescent. Plutôt que de “charger” votre turlutte avec votre frontale, sachez que le chargement de votre leurre sera bien plus rapide et efficace avec une lampe UV ! C’est un gain de temps non négligeable et la phosphorescence dure plus longtemps pour un maximum d’efficacité. 

> Les attractants

Les calamars ne sont pas sensibles qu’aux stimuli visuels. Dépourvus d’organes olfactifs, les céphalopodes ne sont pas sensibles aux odeurs dans l’eau mais ils le sont aux goûts. L’attractant, peu utilisé, va permettre d’obtenir des touches plus franches. Les organes gustatifs des céphalopodes sont situés sur les tentacules. Du coup, avec l’emploi d’attractant, on limite les “coups” de tentacules courts sans suite. Les calamars “sentent” le goût de l’attractant sur la turlutte et, soit ils y reviennent plus franchement, soit ils prennent la turlutte à pleins tentacules, ce qui offre forcément plus de réussite au ferrage.

> Ajuster le lestage du leurre

La vitesse de descente de votre leurre et la profondeur à laquelle il évolue sont souvent déterminantes pour réussir la pêche des céphalopodes. Lorsque vous prospectez une zone creuse ou que vous pêchez différentes zones de profondeurs variables, vous avez tout intérêt à ajuster rapidement la plombée. Pour cela, il est possible de pincer un plomb fendu, mais il existe des lests bien plus confortables à utiliser : les plombs “grenade”. Il s’agit d’un lest amovible, allant souvent de 1 à 20 grammes qui se positionne et se retire en un clin d’œil. Il permet de “pêcher creux” sans changer de leurre et même d’utiliser des leurres flottants et de les faire couler. Outre l’ajustement rapide de la profondeur d’évolution du leurre, il est possible de pêcher des fonds encombrés (lit d’algues ou posidonie) ou vaseux, tout en limitant les accrochages. C’est une méthode efficace lorsque les calamars se focalisent sur des crabes ou des proies collées au fond. Les plombs grenade associés à une turlutte flottante sont alors très efficaces. La turlutte reste flottante même collée au fond et le panier reste suspendu sans entrer en contact avec le substrat. Cela évite les accrochages et le panier est complètement dégagé en cas d’attaque.

Pêche facile du calamar du bord

> Un piquant efficace

L’efficacité d’une turlutte réside bien souvent dans la qualité du panier. Plus il est piquant, plus il est efficace et optimise la concrétisation des touches. Avant le début de saison, un rafraîchissement s’impose. Commencez par retordre, à l’aide d’une pince plate, les pointes qui sont tordues en les alignant avec les autres. Ensuite et si besoin, vous pouvez enlever les traces d’oxydation (rouille). Pour cela, vous pouvez laisser tremper le panier dans du vinaigre blanc pendant une heure environ et ensuite frotter avec le côté vert d’une éponge. Puis rincez à l’eau douce. Enfin, procédez à l’affûtage des pointes émoussées à l’aide d’un affûteur fin. Pour éviter de tordre la pointe, partez de la pointe et faites glisser l’affûteur de la pointe vers la courbure.

> La lampe frontale

Quelques accessoires semblent quasi-ment indispensables pour réussir sa session de pêche au calamar, parmi lesquels on trouve la lampe frontale. C’est un outil important à bien des égards. Il facilite la vie au bord de l’eau lors des sessions de nuit. C’est un vrai plus, niveau sécurité, pour évoluer sereinement au bord de l’eau. Elle est très utile pour faire les nœuds, les diverses manipulations telles que le changement de leurre… Elle offre aussi la possibilité de repérer des calamars en maraude qui évoluent près de la rive et ainsi les pêcher à vue ! Lors de la mise au sec du céphalopode, il permet de bien voir l’animal et de le sortir de l’eau correctement.

> Épuisette

Autre accessoire qui paraît indispensable : l’épuisette (ou salabre). Cela n’est pas toujours évident car elle peut être encombrante lorsqu’on évolue sur la berge, mais l’épuisette apporte de nombreux atouts. Avec elle, on a beaucoup moins de décrochage. En effet, la chair du calamar étant fragile – et/ou celui-ci peut être piqué dans peu de peau – l’épuisette finalise le combat sans soulever le calamar hors de l’eau et sans risquer de déchirer les tissus de peau en le soulevant. Cela maximise les chances de capturer, d’écourter les combats et de mieux les gérer. Une fois hors de l’eau, le calamar étant dans le filet, il est facile de le manipuler et cela permet aussi d’éviter les jets d’encre désagréables… Par ailleurs, certains calamars peuvent avoir une taille conséquente qui le rendrait quasiment impossible à soulever avec la canne.

L’épuisette doit posséder un long manche télescopique ou téléréglable idéalement. Le filet en caoutchouc (rubber) à grande maille (20 mm) est adapté car il est facile à nettoyer et il facilite le décrochage d’une turlutte qui se serait prise dans les mailles.

Lorsque vous mettez votre calamar à l’épuisette, pensez à la présenter derrière lui ; ce dernier se déplace en arrière et s’il venait à se propulser, il ira tout seul dans votre filet !

Pêche facile du calamar du bord

> Chiffon, brosse à dent

Il est parfois frustrant d’avoir l’impression de mal pêcher lorsque son leurre est entravé par de petits déchets. Cela peut être un morceau de tentacule, une algue, une souillure d’encre ou du mucus de calamar… J’ai rencontré plusieurs pêcheurs qui utilisent une vieille brosse à dent pour nettoyer le panier de leur turlutte favorite. Cela permet de préserver la nage du leurre, mais aussi son attractivité. Le mucus ou l’encre colle parfois les plumes qui servent à freiner la descente de la calamarette – et qui offre cette nage planante –, ou il peut encombrer le panier. En effet, légende ou non, plusieurs pêcheurs m’ont souvent fait état qu’après plusieurs captures avec une même turlutte, si celle-ci avait un petit bout de tentacule coincé, elle ne fonctionnait plus. Est-ce que les calamars ressentent un danger ou est-ce un mythe ? Toujours est-il qu’il n’y a rien à perdre à pêcher avec une turlutte propre, dont les pointes sont bien dégagées. Qui plus est, avant rangement, cela évite l’oxydation prématurée du panier favorisé par des débris pouvant s’y être coincés.

Pêche facile du calamar du bord

> Émerillons rolling

Enfin, au titre des détails qui permettent de pêcher mieux et plus de calamars sur une saison, je vous conseille l’emploi d’une agrafe avec émerillon rolling (tournant sur lui-même) à la place d’une agrafe simple. Celle-ci permet de changer rapidement de leurre sans avoir à faire de nœud. Elle offre aussi plus de liberté au leurre qui réagit mieux aux animations et possèdera une nage plus ample. En effet, le nœud apporte un point “rigide” et une contrainte qui minimise l’amplitude de mouvement (sauf nœud type “rapala”). Enfin, le rolling est très important car lorsque qu’on pique un calamar, celui-ci n’est que rarement piqué parfaitement dans l’axe. Le rolling n’est pas toujours présent par défaut au niveau de l’attache de la turlutte. Lorsqu’il expulse de l’eau pour se déplacer et s’opposer au pêcheur, le calamar tourne alors sur lui-même. L’emploi d’un émerillon rolling va limiter les décrochages lorsque le calamar va se tourner sur lui-même, mais aussi allonger la durée de vie de votre ligne. Car la ligne peut vriller et cela occasionne parfois des nœuds très embêtants dans le moulinet.

> Lutter contre le froid

Les sessions de pêche du calamar du bord se déroulent couramment pendant l’automne et l’hiver. Les nuits sont fraîches et il faut être équipé en conséquence pour bien pêcher. Outre la tenue, il est très utile et appréciable d’utiliser des chaufferettes. Ces petits pochons chauffants peuvent astucieusement se mettre dans les poches. Cela peut paraître anodin, mais ils sont réellement efficaces pour garder la chaleur et se réchauffer les mains. C’est particulièrement intéressant pour le confort de pêche, mais aussi lorsqu’il s’agit d’ouvrir/fermer une agrafe ou de refaire un nœud… ◆

Pêche facile du calamar du bord