Enfilez votre paire de waders

You are currently viewing Enfilez votre paire de waders

Vous êtes-vous déjà demandé comment pêcher le bar en wading ? L’influence des marées, les zones stratégiques, la préparation ou encore le choix minutieux du matériel… Plongez avec moi dans l’univers captivant de cette technique de pêche, une expérience unique dans l’environnement fascinant de votre poisson fétiche : le bar.

Tout a commencé pour moi il y a quelques années dans le golfe du Morbihan. J’ai immédiatement été séduit par ses magnifiques paysages, ses sentiers côtiers, ses nombreux parcs à huîtres bordant la côte, ses courants puissants, ses îles mystérieuses et ses chenaux à perte de vue. Habitué à la pêche en eau douce, j’ai voulu me lancer un nouveau défi : pêcher le bar en wading. J’ai débuté mes recherches en épluchant tous les sites internet, visionnant des vidéos YouTube, mais également en lisant tous les articles sur la pêche du bar. Je me suis appuyé sur les conseils avisés d’amis natifs de la région qui m’ont donné toutes les clés pour démarrer. Un grand merci au passage à Stéphane et Mattéo.

Les magasins de pêche sont également devenus mes “alliés”. J’y ai trouvé une multitude d’équipements spécifiques et de précieux conseils pour me lancer dans cette nouvelle aventure. Une fois ma paire de waders achetée, mon sac sur le dos et mon épuisette accrochée à la taille, j’étais prêt ! Parti avec ma canne et mon moulinet adaptés à la pêche du sandre, je me suis vite aperçu que mon matériel n’était pas adapté à ces conditions si particulières.

TROUVER UNE ZONE

Où vais-je bien pouvoir aller pêcher demain ? Voilà la question que beaucoup se posent. En ce qui me concerne, je me questionne toujours la veille d’une session de pêche ! Au début, c’est l’un des défis les plus délicats à relever. Pour comprendre et trouver le lieu idéal, il convient de faire une simple analyse : les bars sont des carnassiers qui se nourrissent principalement de crabes sur nos côtes, mais aussi de poissons, de crevettes et de céphalopodes. Il faut donc chercher des zones de garde-manger, des refuges pour ces proies. Cela peut être un parc à huîtres, un parc à moules, mais aussi une tête de roche ou un simple muret. Les zones sableuses et les zones d’algues comme les goémons sont très prisées par les bars. Les goémons regorgent de crabes, crevettes et de petits poissons, c’est un de mes spots préférés ! Dans toutes ces zones, vous y trouverez forcément un bar dans la journée. Il faut aussi penser au déplacement du bar : il utilise les chenaux pour se déplacer entre les parcs à huîtres, mais ce dernier exploite aussi ces chenaux pour accéder à la côte à marée basse. Ces chenaux, même par grand coefficient de marée, restent toujours remplis pour faciliter le passage des bateaux. Les poissons passeront forcément dans ces endroits à un moment ou à un autre. Maintenant, il faudra faire preuve de patience, de persévérance et d’observation afin de déterminer à quel moment de la marée les bars se trouvent dans vos zones. Votre plus grand allié pour trouver un spot sera une carte en vue satellite. Avec celle-ci, vous pouvez repérer autour de chez vous une zone prometteuse. Sur l’image on peut retrouver les parcs à huîtres, les goémons et les chenaux.

LES MARÉES ET LES HAUTEURS D’EAU

L’influence des marées joue un rôle décisif dans la pêche en wading. Le golfe du Morbihan est un vaste terrain de jeu soumis à des marées importantes. Les marées montantes et descendantes modifient considérablement les courants et le niveau de l’eau, ce qui influe directement sur le comportement des poissons. Ces derniers suivent le courant pour se nourrir dans les zones riches en proies, comme évoqué précédemment. Pour ma part, j’affectionne particulièrement les grands coefficients de marée, au-dessus de 80. Plus le coefficient est élevé, plus la mer se retire loin. Pour la pêche en wading, c’est parfait car cela permet de descendre avec la mer. Tout se découvre, des chenaux commencent à se dessiner et il ne faut pas hésiter à pêcher dedans dès le début, même dans 30 cm d’eau. Croyez-moi, vous serez surpris ! Les poissons se postent en bordure dans les goémons, puis descendent avec la marée dans les chenaux. Le courant s’accélère sur les roches, entre les murets, et les poissons se cachent souvent derrière. C’est souvent à ce moment précis que vous apercevrez une dorsale sortir ou un petit mouvement qui le trahira. Nous aborderons ce sujet un peu plus tard.

Il faut ensuite continuer d’avancer pour rejoindre le spot choisi : un chenal, un parc à huîtres, une tête de roche. Puis arrive l’étale basse. C’est à ce moment précis, sur certains spots, que j’ai pu prendre mes plus gros bars. Chaque endroit est différent : il peut fonctionner à la descendante et, sur un autre, à la montante. Certains fonctionnent dans les deux sens. Il n’y a pas de vérité absolue à ce sujet. La persévérance et l’observation sont les maîtres-mots ! Lors de la marée montante, les poissons font le chemin inverse, remontent par les chenaux et viennent chasser sur les bordures. Je vous conseille de tenir un carnet et d’y noter la hauteur d’eau et le coefficient de marée pour chaque poisson que vous prenez. Ce paramètre est essentiel parmi tous ceux que je pourrais vous citer dans cet article. Vous verrez, en comparant d’année en année, vous vous rendrez compte que chaque spot a sa hauteur d’eau spécifique. Les poissons intensifient leur phase d’alimentation à une certaine hauteur d’eau. Vous serez surpris, cela se joue au centimètre près. J’utilise une application pour consulter les marées, mais surtout les hauteurs d’eau.

Attention, je tiens à vous mettre en garde sur la sécurité. Ne soyez pas trop gourmand, même si “ça mord bien” ! Lorsque la marée remonte il faut rentrer. Votre sécurité prime sur la pêche. N’oubliez pas que nager avec des waders dans le courant est presque impossible, même pour un nageur confirmé. Une règle essentielle est de pêcher en binôme : si l’un d’entre vous a un problème, l’autre pourra lui venir en aide… Mais vous pourrez, surtout, partager des moments inoubliables et immortaliser vos plus belles prises.

UNE DE MES APPROCHES FAVORITES

Je vais vous parler d’une de mes approches préférées, la pêche des chenaux. J’aime pêcher en bordure à vue dans les goémons, pêcher en force dans les parcs à huîtres entre les tables. J’apprécie également pratiquer la pêche sur les plages en été, ainsi que la pêche en bateau avec mes amis. Que ce soit avec 30 centimètres d’eau ou entre 5 et 10 mètres de profondeur, il est toujours possible de trouver des poissons et ce, à n’importe quel moment de la journée. Certains chenaux sont accessibles et proches de la bordure, tandis que d’autres nécessitent plusieurs kilomètres de marche dans la vase. En effet, le golfe est très vaseux. Certains chenaux sont atteignables lors de faibles coefficients de marée, tandis que d’autres ne le sont qu’à partir d’un coefficient de 100 minimum. Comme mentionné précédemment, j’apprécie particulièrement les grands coefficients car cela me permet d’accéder à des chenaux rarement, voire jamais, pêchés, car ils sont inaccessibles en bateau et sont très peu fréquentés, à l’exception de quelques téméraires. Je descends avec la marée afin de pêcher les alentours jusqu’à atteindre la veine d’eau. Souvent, lorsque l’eau est haute, les bars se tiennent juste en haut de la cassure. J’avance ensuite lentement et je commence à pêcher le centre de la veine d’eau en peignant en surface avec un leurre bruiteur, pendant 10 à 15 minutes, tout en ralentissant sur la zone de cassure à mes pieds, car souvent les poissons se calent pour être à l’abri du courant. Si rien ne se passe, j’utilise un leurre de surface silencieux qui me réussit beaucoup en été, ou un poisson nageur qui nage sous la surface de l’eau à 80 centimètres. Enfin, je termine en utilisant un leurre souple entre deux eaux et je finis au fond avec des leurres type créatures (gobie, crevette, ou crabe). Bien sûr, tout cela dépend du spot et c’est en allant pêcher régulièrement que l’on apprend à maîtriser tout cela. Même si rien n’est écrit, le bar est un poisson parfois très mystérieux. Sur certains spots, je ne vais pêcher qu’en grattant le fond avec des créatures, tandis que sur d’autres, je n’utiliserai que des leurres de surface. C’est pourquoi il est important de tout noter dans un carnet. Une fois le chenal vidé, l’étale basse arrive. Certains chenaux sont vidés entièrement, ce qui est très bon car vous pouvez y voir la topographie du fond, les trous, les algues, les cailloux. Tous les postes où les bars pourraient se cacher lorsque l’eau est haute. À vous d’analyser et retenir ces postes afin de les pêcher quand l’eau sera haute. C’est souvent comme ça que vous prendrez les plus gros spécimens.

Lorsque l’eau est basse dans les chenaux, j’aime remonter les bordures et effectuer une pêche à vue comme dans un estuaire. J’effectue cette pêche avec des imitations de crevettes, des écrevisses, ou des micro rubber jigs que je monte moi-même. Cette pêche est très prenante, elle permet de s’occuper en attendant que la marée remonte. Mais surtout, c’est à ce moment précis que l’on peut apercevoir des poissons se déplacer, chasser, se poster pour intercepter des crabes, des crevettes, des tout petits poissons. Cela ne dure jamais longtemps, parfois 5 à 10 minutes. Ces moments, il ne faut surtout pas les louper, je scrute l’eau afin de voir une dorsale sortir, un petit remous, une crevette sauter hors de l’eau, tout indice qui pourrait trahir la présence d’un bar. Il reste la finesse du lancer. Pas trop près, pas trop loin, il faut trouver le juste milieu. Mais je peux vous assurer qu’un combat avec un beau bar dans 30 centimètres d’eau est incroyable. Souvent, vous n’aurez qu’une seule chance de lancer ! À vous d’être patient et opportuniste. Ensuite, je pêche le début de la montante. Certains spots permettront de la pêcher, mais d’autres non, surtout si vous devez marcher pour retourner jusqu’à la côte. Attention à ne pas vous faire enfermer par la mer.

LE MATÉRIEL QUE J’UTILISE

Pour la pêche en wading, il ne faut surtout pas s’encombrer. Au début, je prenais toujours plein de matériel, “au cas où ça pourrait me servir…”. Finalement, on se rend compte que l’on n’en a jamais besoin et qu’il n’est pas nécessaire de prendre des dizaines de leurres. Faites une sélection. J’ai des leurres dans mon sac, mais je n’utilise qu’une petite boîte comprenant 5 à 10 leurres maximum.

Une paire de waders respirant, c’est important car vous allez beaucoup marcher ! L’hiver, il suffira de mettre un jogging en dessous et l’été, vous serez à l’aise en sous-vêtement. Vous serez beaucoup plus à l’aise que dans des waders en PVC ou en néoprène. Après, tout est question de budget. Vous avez une multitude de marques qui proposent des paires de waders respirants. Vous avez deux types de waders respirants, avec chaussons et chaussures. Pour ceux qui pêchent beaucoup en waders, c’est un confort à ne pas négliger. Pour ma part, j’utilise des waders respirants avec des bottes intégrées directement. C’est une simple question d’habitude, mais je passerai par la suite sur une paire avec chaussons et chaussures pour plus de confort.

Une tenue adaptée comprend une bonne veste étanche pour les temps froids et pluvieux, ainsi qu’un t-shirt anti-UV. Lorsque vous êtes au milieu de l’eau, le soleil peut vite être agressif et dangereux pour la peau. Une casquette est pratique pour vous protéger de la pluie et surtout du soleil.

Une bonne paire de lunettes polarisantes est également indispensable. Elles vous permettront non seulement de vous protéger du soleil, mais surtout de voir les poissons. Elles élimineront les reflets de l’eau et vous permettront de repérer les poissons plus facilement.

Un sac étanche est obligatoire pour ranger votre bouteille d’eau, votre téléphone, vos effets personnels (clefs de voiture, de maison, papiers) et tout petit matériel (leurres, tresses, fluorocarbone, ciseaux, colle, pince, agrafes, têtes plombées…). Il m’est arrivé une fois de glisser sur un caillou alors que mes clés de voiture étaient dans ma poche. J’étais complètement immergé dans l’eau. Le circuit électronique de ma clé avait grillé, rendant impossible le démarrage de ma voiture. Heureusement, je n’étais pas seul ce jour-là. Votre sac étanche vous sera également utile en cas d’accident où vous seriez encerclé par la mer. Il vous suffira de gonfler votre sac étanche, qui vous servira de bouée pour rejoindre la côte.

Une épuisette flottante, qui vous permettra de garder un poisson comme dans un vivier si vous souhaitez le prélever plus tard, ou le garder pour prendre une photo après votre pêche. Le mieux est que votre épuisette soit dotée d’un manche et filet flottant. Vous pouvez l’accrocher à votre ceinture ou alors à l’aide d’un aimant sur le sac, je trouve cette solution très pratique.

Une canne entre 2m50 et 2m70 avec, pour ceux qui veulent pêcher en finesse un grammage compris entre 5 et 25 gr. Pour ceux qui préfèrent pêcher un peu plus lourd, je préconise un grammage compris entre 15 et 45 gr.

Un moulinet adapté à la mer. Pas un moulinet de rivière qui risquerait de rouiller dès votre première pêche. Une taille 3 000 sera le plus adapté à cette pêche. Un moulinet 4 000 pourrait convenir sur des cannes prévues pour des pêches un peu plus fortes. On choisira un moulinet de taille 3 000 ou 4 000 en fonction de l’équilibre entre le moulinet et la canne.

Pour la tresse, j’utilise du 13/100e en pêche finesse et du 19/100e en pêche forte en 8 brins, sachant qu’il existe aussi des 12 brins.

En fluorocarbone, j’utilise du 22/100e au 30/100e selon l’encombrement du fond.

Niveau leurres, il y en a une quantité énorme. Il faudrait écrire un article entier pour tous vous les citer. Ceux que j’utilise principalement et qui sont toujours dans mes boîtes sont les leurres de surface bruiteurs et silencieux, des poissons nageurs silencieux. J’utilise beaucoup de slugs qui ressemblent à des lançons, des shads, ainsi que des rubber jigs avec des imitations d’écrevisses et de crevettes.

Dans cet article, j’ai tenté de vous fournir toutes les clés nécessaires pour débuter ou vous perfectionner dans la pêche en wading. Bien entendu, toutes les subtilités de cette pratique ne peuvent être pleinement explorées ici. Cependant, je vous invite à vous plonger dans ces conseils pour enrichir votre expérience de pêcheur en mer. La pêche en wading est une aventure passionnante qui demande patience, pratique et compréhension de l’environnement aquatique. Si vous souhaitez approfondir vos connaissances et techniques, restez à l’affût, car je suis impatient de partager avec vous des articles plus spécialisés et techniques à venir.

5 conseils pour démarrer la pêche en wading

  1. Bien s’équiper : pour obtenir des conseils en magasin, achetez des revues et magazines spécialisés dans la pêche, et engagez la conversation avec des pêcheurs de votre région sur les réseaux sociaux. De plus, YouTube regorge de vidéos très instructives sur ce sujet.
  2. Ne pas acheter une canne ni un moulinet haut de gamme pour démarrer. Aujourd’hui, certaines marques proposent des cannes d’entrée de gamme très abordables et très performantes.
  3. Soyez curieux : cherchez sur les vues satellites des spots qui pourraient être prometteurs et testez-les à plusieurs hauteurs d’eau et différents coefficients de marées.
  4. Notez tout ! Tenir un carnet vous aidera d’années en années. À retenir : coefficient, hauteur d’eau, direction du vent. Si vous voulez vraiment pousser la chose, vous pouvez prendre en compte la pression atmosphérique, la lune.
  5. Allez à la pêche : il n’y a pas de secret, comme dans tout sport, plus vous pratiquez, plus vous obtiendrez de résultats. Plus vous fréquenterez vos spots, plus vous trouverez les meilleurs moments pour les pêcher.